Au sein de ma mission de service civique d’accompagnement aux démarches juridiques, mon temps est partagé entre la Maison d’arrêt de Dijon et la Maison de Justice et du Droit de Chenôve (aujourd’hui Maison de Justice et du Droit de la Côte d’Or) où mes fonctions, bien qu’à première vue similaires, connaissent des variations essentiellement dues à la nature des structures où j’officie.
La Maison de Justice et du Droit – MJD
Principal lieu de mon affectation, je travaille en collaboration avec une greffière afin d’orienter et d’accompagner au mieux les justiciables dans leurs besoins de nature juridique, et avec l’institution judiciaire plus généralement.
Cela commence souvent à l’accueil, ou au téléphone, par une question de droit. Parfois, il s’agit de simples informations, mais le plus souvent cela requiert de trouver une solution à un problème plus sérieux. Il nous faut alors orienter le justiciable auprès de la bonne personne parmi la pluralité d’acteurs et d’organismes avec lesquels nous travaillons.
Dans ce cadre-là, il s’agit majoritairement de personnes ayant des litiges civils avec d’autres particuliers, ou des litiges commerciaux avec des professionnels. Nous prenons rendez-vous pour eux auprès eux avec l’un des conciliateurs intervenant au sein de la structure par exemple, mais pas seulement puisqu’il y a à la MJD beaucoup d’intervenants.
Par exemple, nous nous occupons du planning des déléguées défenseurs des droits, dont la mission est d’aider les justiciables dans leurs litiges auprès des administrations et organismes publics. La médiation familiale encore, présente pour apaiser les conflits au sein des familles. Nous organisons, aussi, des permanences durant lesquelles il est possible de venir rencontrer gratuitement des avocats, huissiers (aujourd’hui commissaire de justice), notaires et juristes d’associations (Infodroits, France Victimes 21, ADIL..).
En outre, il nous faut aussi accueillir les justiciables convoqués par les délégués du procureur de la République, ou un psychologue chargé d’expertise pour la cité judiciaire, ou encore ceux ayant pris des rendez- vous auprès du CIDFF21 qui tient également des permanences à la MJD.
En constante évolution grâce au travail de la greffière, la MJD collabore également avec les organismes externes afin d’étendre l’accès au droit et d’accueillir toujours plus d’interventions afin d’accompagner aux mieux les personnes qui pourraient avoir besoin de notre aide. Et c’est quand on est parfois confrontés à de lourdes problématiques (conflits familiaux, aide aux victimes) que l’on comprend d’autant plus l’importance de placer l’humain au cœur de la justice.
Maison d’arrêt de Dijon
C’est cette même mission fondamentale, aider de façon la plus appropriée les personnes requérant notre assistance, que je vais deux après-midis par semaines à la Maison d‘arrêt. La complexité du milieu carcéral fait que je ne suis pas en contact direct avec les détenus. Ce sont les CPIP qui me relaient les questions de droit des détenus à la condition que celles-ci soient différentes du motif pour lequel ils ont été incarcérés, ainsi les questions purement pénales ne me parviennent pas.
Au contraire de la MJD où les demandes concernent majoritairement du droit civil et du droit de la famille, à la maison d’arrêt, ce sont les problématiques inhérentes au droit des étrangers qui sont le plus nombreuses. C’est pourquoi, une fois tous les deux mois, une permanence avocats spécialisés en droit des étrangers a été mise en place et pour laquelle j’organise le planning.
Certaines missions sont exclusives à la Maison d’arrêt, notamment tout ce qui concerne des démarches de demandes de carte nationale d’identité, de permis de conduire, ou auprès de la sécurité sociale, qui peuvent nous être adressées.
En deux mots
Quelle que soit la structure, on m’a réservé un bon accueil et même si certaines tâches semblaient plus intimidantes que d’autres, on m’a accompagné jusqu’à ce que je gagne en autonomie et sois capable de remplir à mon tour cette mission d’intérêt général qui est de rendre le droit moins obscur et accessible partout.
Cloé